Mercredi, 15 septembre, 2021
Par Cole Pinnow, Président, Pfizer Canada
La pandémie a commencé il y a déjà 19 mois. Depuis, nous en avons appris beaucoup sur le système de santé au Canada et la nature interconnectée de la présentation continue de demandes d’homologation, des arrêtés d’urgence, de l’optimisation des usines de fabrication et des chaînes d’approvisionnement mondiales. Malgré la situation, le Canada s’est révélé être l’un des pays les plus déterminés du monde. L’engagement du pays envers la vaccination complète et la réduction des répercussions du virus est inégalé en Occident. Les citoyens canadiens contribuent à essayer d’atténuer les répercussions du virus et à nous rapprocher davantage de la fin de la pandémie.
Par ailleurs, les Canadiens ont une nouvelle appréciation de l’importance d’une industrie biopharmaceutique locale résiliente. Le Canada a déjà de nombreux éléments clés en place pour soutenir la recherche et l’innovation en santé : une population diverse, un bon système de santé et un éventail de talents et d’expertise de calibre mondial. Mais il manque quelque chose. Nous avons reconnu la capacité de recherche en génie biomédical, logiciel et informatique dans nos universités et collèges. Mais en même temps, nous n’étions pas en position de faire face immédiatement à la pandémie. Les forces du Canada s’étendent également à l’expertise en matière d’essais cliniques, aux grappes d’innovation émergentes, à certains centres existants de l’industrie et à notre leadership dans certains secteurs clés comme l’IA, la thérapie à base de cellules souches et d’autres secteurs scientifiques de pointe. Par contre, nous avons raté l’occasion de nous attaquer à l’échelle locale au problème sans précédent que représente la COVID-19.
Comment pouvons-nous remédier à la situation? Comment pouvons-nous tirer profit des forces existantes du Canada, cerner les principales lacunes à combler et mieux nous préparer pour la prochaine crise sanitaire importante?
La première étape serait de poursuivre une stratégie nationale exhaustive en matière de sciences de la vie ayant des objectifs clairs visant à attirer une plus grande part des nouveaux investissements au Canada, à veiller à ce que les Canadiens aient rapidement accès aux produits novateurs et à donner au pays les bonnes capacités pour répondre aux besoins actuels et futurs.
De véritables efforts seront nécessaires pour s’assurer que le Canada demeure compétitif sur la scène mondiale. Les progrès de notre secteur ont été affaiblis par des décennies de politiques gouvernementales néfastes ou inadéquates. Bien que nous ayons observé des progrès encourageants durant la pandémie, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour exploiter le plein potentiel de l’écosystème des sciences de la vie au Canada et contribuer au rétablissement économique du pays ainsi qu’au futur rendement de notre système de santé. Pour ce qui est des priorités, nous devons continuer à croître notre capacité de mettre au point des produits à des stades avancés de leur développement et d’adopter l’innovation tout en soutenant les efforts de fabrication de médicaments et de vaccins révolutionnaires chez nous.
Faire avancer une stratégie demande une collaboration significative et durable entre tous les intervenants. La coopération a été essentielle pour faire face à la pandémie : aucune entreprise pharmaceutique ni aucun scientifique travaillant seul n’a pu trouver de solution. Ce fut plutôt le mélange d’années de recherche, de scientifiques talentueux, d’expertise pharmaceutique, d’experts en matière de santé publique et de multiples gouvernements qui nous a permis de mettre au point et de distribuer des centaines de millions de doses de vaccins qui ont été administrées jusqu’à maintenant.
Karimah Es Sabar (qui a présidé la Table sectorielle de stratégies économiques – les sciences biologiques et la santé) l’a très bien dit dans le rapport de 2020 du Conseil sur la stratégie industrielle (p. 107) : « L’heure est venue pour le Canada de libérer le meilleur de son intellect, son avantage concurrentiel et de mobiliser tous les secteurs de notre économie; construire de manière audacieuse et en mieux permettra d’assurer un avenir durable pour le Canada. » Si nous ne profitons pas de l’élan causé par la pandémie pour créer une stratégie exhaustive et pratique pour notre secteur, nous risquons de perdre davantage d’investissements futurs, l’accès à des essais cliniques et, finalement, l’accès rapide à des médicaments novateurs et à la capacité de relever les prochains défis en matière de santé.
Le Canada a maintenant un plan et une expérience vécue qui démontre ce que nous pouvons accomplir lorsque nous collaborons réellement. Il peut faire de notre secteur le moteur central pour obtenir de meilleurs résultats de santé et une plus grande sécurité économique pour tous les Canadiens en priorisant les interactions régulières avec notre secteur, en mettant en place des politiques qui permettent l’adoption de produits novateurs, en établissant des pratiques d’approvisionnement rapide et basé sur la valeur de même qu’en créant un système de réglementation stable et prévisible.
Nous voulons faire du Canada LA destination pour les investissements dans le secteur des sciences de la vie. Mais nous ne pouvons pas y arriver seuls; une collaboration significative est nécessaire. Je vous encourage à continuer d’accorder la priorité à l’importance d’un système de soins de santé moderne et résilient. Nous devons faire en sorte que l’écosystème des sciences de la vie au Canada devienne un concurrent à l’échelle mondiale avant la prochaine crise. Notre avenir en dépend.